Главная > Actualités > Tanguy - stage de BTS GPN
Un stage au cœur des steppes et montagnes kirghizes
En plein cœur des montagnes du Tian Shan, à la frontière entre ciel et steppe, vit l’un des félins les plus insaisissables de la planète : la panthère des neiges. C’est dans ce décor grandiose que j’ai eu la chance, en juillet 2024, de réaliser mon stage au sein de la réserve naturelle d’État de Sarychat-Eertash, aux côtés de l’ONG Objectif Sciences International (OSI).
Durant trois semaines, j’ai participé au programme Panthera, un projet scientifique dédié au suivi et à la préservation de la panthère des neiges (Panthera uncia). Chaque jour, à plus de 3 000 mètres d’altitude, je parcourais les crêtes et vallées à la recherche d’indices de présence : empreintes, fèces, marquages olfactifs. Ces échantillons étaient soigneusement relevés pour alimenter des analyses génétiques menées en laboratoire, permettant de mieux cerner la dynamique des populations.
Le travail ne se limitait pas à la panthère. En véritable sentinelle écologique, cet animal agit comme une espèce parapluie : sa préservation contribue à protéger tout l’écosystème de haute montagne, des bouquetins aux marmottes en passant par les oiseaux.
Passionné par l’avifaune, j’ai également mis en place un protocole de suivis ornithologique nouveau pour ce dernier. Ce protocole s’appelle un IPA (Indice Ponctuel d’Abondance), il a pour objectif de recenser le nombre de couples nicheurs d’un site donné, en réalisant des points d’écoutes. Concrètement sur le terrain, chaque matin à l’aube, jumelles et longue-vue en main, je recensais les mâles chanteurs (chants et cris) ainsi que les oiseaux observés le long de transects : rossignol à gorge rubis, roselin à ailes roses ou encore aigle royal. Suite à cela, les données sont retranscrites sous forme de tableau et les points d’écoutes sont placés sur une cartographie permettant d’analyser correctement les données récoltées sur le terrain.
Durant cette expédition je recensais également les oiseaux par leur chant et leurs observations lors des transects d’études de la panthère des neiges, permettant d’étoffer les données naturalistes réalisées lors de ces derniers.
Suite à ces différents relevés, j’ai pu constater une diversité ornithologique insoupçonnée dans un milieu qui parait, au premier abord inhospitalier. En effet plus d’une cinquantaine d’espèces ont étaient contactées dont certaines rarement observées, comme le Roselin à ailes roses (Rhodopechys sanguineus) ou encore le Martinet à ventre blanc (Apus melba). Cela montre l’efficacité des efforts de conservation de la réserve.
Retrouvez mon rapport de stage et mon inventaire ornithologique ici : https://www.osi-panthera.org/Rappor...
Ces données ne sont pas qu’un plaisir naturaliste : elles constituent un argument scientifique essentiel pour défendre les droits de la nature ainsi que ceux de la réserve à l’échelle locale.
En amont de mon expédition, j’ai pu réaliser des fiches espèces sur la faune que l’on peut retrouver dans la réserve. Ces fiches ont été conçues spécialement, pour être transportable facilement sur le terrain, on y retrouve donc les informations essentielles pour l’identification identification ainsi que la compréhension du comportement de chacune des espèces. Pour accompagner ces fiches espèces, j’ai pu réaliser des fiches prédation, qui permettent d’identifier quel prédateur à mis à mort un animal que l’on pourrait trouver sous forme de carcasse dans la réserve (par exemple un cadavre d’argali prédaté par une panthère).
Entre science et culture locale :
Le stage fut aussi une immersion humaine. Les gardes de la réserve, qui m’accompagnaient sur le terrain, m’ont transmis leur savoir sur la montagne et leur attachement à la panthère des neiges. Certains soirs, au camp de base, l’un d’eux, Ulan, sortait sa guitare pour chanter la beauté de la nature et steppes kirghizes ainsi que celle de Sarychat-Eertash. Des moments suspendus où l’on prend la mesure du lien intime entre nature et culture.
En parcourant le pays, j’ai constaté à quel point ce félin est enraciné dans l’imaginaire collectif : sur les blasons, les statues monumentales ou encore les tapis traditionnels. Ici, protéger la panthère, c’est protéger une identité.
J’ai également eu l’honneur de présenter les missions d’OSI-Panthera au Forum de Genève à l’ONU, inscrivant mon expérience de terrain dans une réflexion internationale sur le droit de la nature.
Un regard vers l’avenir :
De retour en France, mes photos et stories partagées sur @tanguy_wildpix témoignent de ce voyage hors du temps : paysages immenses, faune discrète, instants de vie partagés. Mais elles rappellent aussi l’urgence de préserver ces espaces.
La panthère des neiges reste vulnérable. Sa survie dépend de la continuité des efforts de conservation, de la sensibilisation des populations locales et du soutien des initiatives internationales. Pour moi, ce stage a confirmé une vocation : mettre mes compétences naturalistes et mon engagement au service de la protection de la biodiversité.
Dans les steppes du Kirghizstan, j’ai appris que la science ne se résume pas aux données. Elle est aussi une aventure humaine et culturelle, un dialogue entre l’homme et la nature. Et au détour d’une crête balayée par le vent, quand l’ombre de la panthère des neiges semble effleurer les rochers, on comprend toute la noblesse de ce combat.
Grace à cette expérience riche j’ai obtenu mon BTSA en Gestion et Protection de la Nature et j’intègre donc la LPO Dordogne en service civique pour du suivi ornithologique, cela va me permettre d’acquérir davantage de connaissances de terrain.
Merci Anne-Lise ainsi que toute l’équipe Panthera et OSI
Dans le cadre de nos missions nous accueillons régulièrement des étudiants qui valident un stage universitaire non rémunéré.
Ce stage peut-être un simple stage de terrain pour découvrir et pratiquer les méthodes d’écologie, mais aussi un stage un peu plus complet avec la création de supports pédagogiques, d’animations scientifiques, voir de traitement et valorisation de données.
C’est dans ce contexte que Tanguy a validé son stage de BTS GPN (Gestion Protection de la Nature).
Vous aussi validez un stage universitaire à nos côtés !